Dans la rue marchande

"Pardon ! Excusez-moi ! s'écria une voix traînante. Dégagez la rue."

En effet, un jeune homme poussait avec ses bras une sorte de charrette remplies de... remplies de quoi au juste ?
On pouvait voir des piques de bois et des pointes de métal dépasser de la toile qui recouvrait les objets. Apparemment, ce garçon était livreur, ou quelque chose comme ça en tout cas.

Celui-ci ressemblait à n'importe quel Atlande ( j'imagine que c'est comme ça qu'on dit ^^ ), à part peut-être ses yeux bien noirs, mais rien de bien extraordinaire...

*Pffff... Mais qu'est-ce qu'ils font ? Je vais être en retard ! Ah... mais qu'est-ce que je raconte, j'ai fini ma commande... Enfin bref, ça m'énerve !*

Svapna soupira, encore une fois. Elle ne comptait plus le nombre de soupirs qu'elle avait poussé depuis ce matin. C'était devenu comme une respiration. Mais qu'est-ce qu'elle foutait là ? Elle se le demandait bien. Il y avait trop d'eau dans cette ville. Beaucoup trop.
Déjà, son Désert lui manquait. Mais elle avait décidé d'aller voir ailleurs, alors à tout prendre, une ville noyée dans l'eau n'était peut être pas le pire.

Elle s'assit sur le rebord d'une fontaine, et sortit une patisserie de sa sacoche. Tout en la dévorant, elle regardait autour d'elle.

-"Non mais, regardez ces maisons ! Tout en bois ! Toute la ville flambera au premier vent ! Et puis, quelle idée de vivre terrés dans ces grandes cages. A croire qu'ils adorent vivre les uns sur les autres !"

Une grande animation régnait dans le rue, mais Svapna s'en moquait royalement. Elle suivait deux personnes en train de discuter. Et elle avait l'air d'énormément s'amuser. L'une des deux personnes semblait touours sur le point de se mettre à pleurer.

-"Comme si il n'y avait pas déjà assez d'eau comme ça..."

Soudain une charette tenta de passer à travers les deux Atlantes. Svapna se mit à rire, et se leva. Elle s'adressa à l'homme qui poussait la charette.

-"Détendez-vous, apparement, ils n'ont pas finis de se raconter tous les malheurs qui leurs sont tombés dessus. Alors, soit vous vous asseyez patiamment et vous écoutez la suite, soit vous les contournez."

Elle tendit une de ses patisseries à l'inconnu.

-"Un gateau ?"

Svapna fut surprise de la violence qui émmanait du jeune homme qui venait de s'exprimer.
Toujours aussi souriante, elle parla doucement, presque comme à un enfant instable.

-"Dis comme ça, en effet, ça n'interresse que ceux qui l'on connue."

Elle marqua une pause, rêveuse.

-"Mais peut être pourrait-on en faire un beau poème. Le sujet est un brin classique, mais toujours très efficace...nommer rends la chose terriblement réelle."

Svapna ramena son châle sur ses épaules. Comme il avait tendance à trop glisser, elle jetta le pan gauche sur son épaule droite.

-"Je me nomme Svapna."

Elle regarda encore une fois l'eau qui coulait partout dans la ville, l'air aussi fascinée que dégoutée.

-"Et je ne suis pas d'ici."

Rem ignora le gateau ( euh... c'était bien pour moi ? ), après tout, il ne voyait pas de quoi cette fille se mêlait ! Les lances qui dépassaient auraient très bien pu blesser la petite fille qui vennaient de traverser la rue.

Toute la journée, il avait dû se frayer un chemin dans la Citadelle. Cependant, ces rues étaient parfois étroites. Ou bien, était-ce son ennui qui avait porté ses pas juqu'au conflit ?

( Bah oui, si la rue est bloqué, il ne peut pas passer ! )

Décidemment, cette fille avait une bien étrange manière de voir la situation.

"Non. Ces histoires ne m'intéresse pas. Pourtant, ce jeune homme a l'air de vouloir en parler malgré ses propos..."

Le visage sans sourire du garçon ne lui l'impressionnait pas du tout. Ce n'était sans doute qu'une personne de plus qu'il rencontrait dans la Cité.

"Je n'ai pas l'habitude de donner mon nom aux serviteurs d'Ozalee. De toute façon, cela ne vous dira rien..."

En effet, son père, Loepoll Derech était bien connu dans la cité. Il servait également Ozalee, et avait accès à de nombreuses responsabilités. Mais lui, le jeune Brastell, c'était simplement un Atlande comme les autres... Et à part quelques contacts dans la piraterie parce qu'il leur réparait leurs armes à pas prix, c'était un enfant du peuple... Avec un père haut-placé et un héritage assez bienvenu !

Svapna sourit au jeune homme maintenant calmé.

-"L'inconstance est parfois un don précieux."

Puis, elle mangeat le gateau dédaigné.

-"Je viens de Shalamum. Le Désert des Dangers, ainsi que vous le nommez. Tout ce qui paraît vide fait peur. Mais le problème c'est qu'il ne s'agit que d'une apparence."

Comme d'habitude, Svapna enchainait les phrases, sans se soucier de rien. Pour elle, tout était logique.

Svapna sourit largement.

-"Qui peut savoir ce qui nous pousse ?
Même notre passé ne suffit pas toujours à l'expliquer.
Pourtant, nous avançons tous,
Et jamais nous ne cessons de marcher."

Elle eut un petit rire avant de reprendre d'une voix normale.

-"Et bien, à vrai dire, je l'ignore. Peut être le goût du paradoxe."